Événement

Encore un effort pour sortir du patriarcat !

Aprés-midi d'étude

11 Mar 2023

Encore un effort pour sortir du patriarcat !

C’est sous ce titre que notre Après-midi d’Étude explorera le thème du prochain congrès PIPOL XI, « Clinique et critique du patriarcat », qui se tiendra les 1 et 2 juillet 2023 à Bruxelles sous la direction de Guy Poblome.

Critique du patriarcat

Se libérer du modèle patriarcal[1] apparaît comme un mot d’ordre contemporain incontournable, en ces temps où les revendications sociales font surgir la figure du père comme abusive. Chaque jour, l’actualité relate pourquoi les guerres, les religions et le masculinisme semblent leur donner raison. Le patriarcat est devenu le signifiant de l’abus. Et pourtant, comme le souligne Guy Poblome[2], « La carence civilisatrice que porte sur lui le père, sa propre castration, et qu’il transmet comme manque, est fondamentale. Si elle est rejetée, si elle est refusée, ou déniée, alors la puissance du père peut faire retour par la violence, dans un en-deçà du symbolique ». Il y a là un paradoxe, du père au pire : plus le père est décrié, plus il réapparaît comme réponse brutale à la faiblesse, ou au rejet, d’une autorité qu’il n’incarne plus.

Là où notre société montre les signes de ce que l’exception du père, au fondement de l’universel, selon le tableau de la sexuation[3], est chaque jour plus caduque, chaque Un est, en retour, sommé d’incarner l’exception d’un style de vie considérée comme normale. Cela instaure-t-il pour autant une logique du pas-tout propre à pluraliser les modes de jouir à l’infini ?

Le symptôme, une fonction du père

À l’heure de l’évaporation du Nom-du-Père, qui ne fait plus solution pour tous, J. Lacan indiquait déjà comment faire un pas de côté par rapport à l’idéal du Pater Familias[4]: c’est, au un par un, que chaque père, peut faire fonction d’agent de la castration, et ce, par son lien à une femme, celle dont il fait le semblant d’objet cause de son désir, et vers qui il est père-versement orienté. Si « L’essentiel de la fonction du père, c’est d’être un symptôme »[5], c’est alors par le biais de sa jouissance symptômatisée qu’elle peut opérer. Voilà ce que notre séquence de travail nous démontrera.

Cette après-midi d’étude de l’ACF en IdF dépliera les réponses de la psychanalyse face à « la souffrance que la déliquescence de l’ordre symbolique peut provoquer »[6] et, plus particulièrement, lorsque le père s’en mêle.

Thomas Van Rumst, membre de la NLS et de l’AMP et responsable des Simultanées de PIPOL XI, discutera trois cas formidables dans lesquels chaque sujet parvient, grâce à la psychanalyse et au transfert, à desserrer l’étau patriarcal – du père épouvantail au père jouisseur.

Xavier Gommichon

 

[1] Cholet M.; « Réinventer l’amour. Comment le patriarcat sabote les relations hétérosexuelles »; Editions La Découverte, Paris 2021.

[2] Argument du XIème Congrès PIPOL

[3] Lacan J. Le Séminaire livre XX

[4] Lacan J., Le Séminaire, livre XIX, …ou pire, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 2011, p. 208.

[5] Miller J.-A., « L’orientation lacanienne. L’Un-tout-seul », enseignement prononcé dans le cadre du département de psychanalyse de l’université Paris 8, cours du 6 avril 2011, inédit.

[6] Miller J.-A., « Conversation d’actualité avec l’école espagnole du Champ freudien, 2 mai 2021 (I) », La Cause du désir, n°108, juillet 2021, p. 54.

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